Cérémonie d'ouverture de Torino 2006 [2/2]

Publié le par Schweinnie

vue à la radio, ça n'a pas changé
 
Continuons donc ce compte-rendu plein de drôlerie et de finesse (surtout les blagues sur les Grecs) sur la retransmission par RMC Info (sic) de cette cérémonie avec les autres bidules officiels. Par exemple, les JO, ce sont de gros fainéants, ils sont incapables de s'ouvrir tous seuls, il faut quelqu'un pour leur dire de le faire. Par contre, les JO, ce sont de grosses flipettes, alors il suffit de leur mettre quelqu'un d'important qui leur dit qu'ils sont ouverts pour qu'ils le fassent immédiatement, comme s'ils avaient peur de représailles. En général, c'est le chef de l'état qui s'y colle (comme pour les remises de Coupe du Monde, par exemple, Paris 2012 auraient dû se faire ouvrir par Sarkozy Ier), sauf quand il trouve mieux à faire mais là, ça n'était pas le cas. Du coup, on a pu découvrir que l'Italie a un Président de la République (d'ailleurs, il paraît qu'on en a un aussi, pourtant, j'ai beau suivre tout ce qui se passe d'important en politique, je ne le vois nulle part et on est censé être en régime présidentiel, donc je lance un appel : qui est donc notre mystérieux président ? Et ne venez pas déconner en répondant Chirac, c'est sérieux, la politique), il s'appelle Azeglio Carlo Ciampi et ils ont l'air de bien l'aimer (d'un autre côté, il sert à rien donc tant qu'à faire, autant un prendre un qu'on apprécie). Tout aussi important, les discours officiels, ça, c'est obligatoire, on y a droit à chaque fois. D'abord, il y a un sportif (cette fois, le slalomeur Giorgio Rocca) qui vient annoncer que, promis juré mais pas craché car ça vaut six mois de suspension, ils ne vont pas tricher, pas se doper, pas se cogner sur la gueule, bref, être exemplaires. Ensuite, un représentant des juges dit que, non, non, non, il n'y aura pas de magouilles, d'arrangements d'arrière-cuisine, de volonté de favoriser untel ou untel (alors que c'est le même : c'est untel), avant peut-être, mais cette fois, rien. Après tout, comme le disait un sosie de Fernandel, les promesses n'engagent que ceux qui les croient, c'est pourquoi le président du CIO, Jacques Rogge, y va aussi de son discours (en anglais) de bonne volonté et de bisounoursisme avancé, avec la tâche particulière pour lui de devoir placer des phrases en italien (pour faire plaisir au public) et en français (parce que Coubertin, heureusement qu'il n'était pas Moldave, on aurait des extraits de Dragosta Din Tei à chaque olympiade).
 
La cérémonie d'ouverture, c'est aussi l'occasion de faire dans le symbolique et là, le symbole, c'était la femme. Déjà avec la promenade d'Eva Herzigova juchée sur une huître, mais aussi avec Carla Bruni chargée de présenter le drapeau italien à accrocher au mât : "le drapeau, le mât ; le mât, le drapeau" (du moins, je présume que c'est ce qu'elle a dit, vu qu'elle est aussi audible quand elle parle que quand elle chante). Mais surtout, on voit de la gonzesse pour faire entrer le drapeau olympique dans le stade. D'habitude, on charge huit personnes pour le faire entrer tendu (ça, c'est vraiment un truc de snob, moi, en le pliant, je vous le fait entrer TOUT SEUL, le drapeau, ça fait des dépenses d'invitations de sept personnes en moins, économiquement, c'est intéressant) et là, les huit sont des femmes (à se demander, à l'instar d'un biker chauve fan de la Star Academy et des carottes râpées, qui se charge alors de garder les enfants). D'un autre côté, considérer que le linge (fût-il drapeau olympique), c'est bon pour les femmes, ça ne fait pas trop féministe, je dirais même qu'on reconnaît bien là le machisme italien et en plus, personne ne le dénonce ! Donc on avait entre autres des athlètes comme Nawal el Moutawakel (celle qui présidait la commission d'évaluation de Paris 2012) ou la belle (là, je fais dans le Patrick Montel) Maria Mutola, la fondeuse (ça veut dire qu'elle fait du ski de fond, pas de la fondue) Manuela Di Centa mais aussi Sophia Loren, Susan Sarandon, Isabelle Allende, la Prix Nobel de la Paix 2004 (c'est comme pour les Miss France, on ne se souvient que des titres, pas des noms) et une huitième que j'ai oubliée. Et ... et ... et ... Et notre Ségolène nationale, c'est de la merde ? Ils ont osé oublier la plus brillante et la plus géniale des politiques d'un pays frontalier, quelle bande de cons ! Franchement, cet oubli est une nouvelle preuve d'un machisme puant d'autant qu'ils avaient déjà oublié Mitterrand en 1981. Pouah !
 
Le moment phare de la soirée (et pas seulement à cause de l'éclairage) reste l'allumage de la flamme olympique. Déjà, l'allumage peut se faire de plusieurs façons : par un sauteur à skis qui fait un saut la flamme à la main (Lillehamer), un archer qui envoie la flamme dans la vasque (Barcelone, mais en fait, la flamme s'allumait automatiquement à l'approche la flèche qui n'a d'ailleurs pas atterri dans la vasque et est allée cramer quelques voitures sur le parking), allumage au milieu d'un immense flaque d'eau (Sydney) et pour cette fois, allumage d'un feu qui, par effet pyrotechnique, fait petit à petit des cercles concentriques dans le stade pour terminer dans la vasque (par contre, il aurait été préférable de prévenir ceux qui étaient sur le passage du feu). N'a pas encore été fait l'allumage d'un barbecue dont une saucisse enflamme la vasque, l'usage d'une loupe (peut-être pour Beijing 2008), la vasque qui sert aussi de brasier pour cramer Céline Dion et s'en débarrasser une bonne fois pour toutes (on l'espère pour Vancouver 2010, peut aussi marcher avec Elton John pour London 2012), allumage par un cracheur de feu (ou un pétomane) ou encore au silex (ce sera pour Koh-Lanta 2020). Pour ce qui est du gugusse qui a le droit de faire joujou avec les allumettes, en général, on garde son nom secret jusqu'au bout mais pas là où l'ordre complet était livré dès l'après-midi avec Stefania Belmondo (pas de parenté), la fondeuse, pour terminer. Par contre, nos nouveaux amis de RMC Info (sic) ont galéré vu qu'il y a eu une inversion et qu'ils ont mis un temps à se rendre compte que cet homme chauve ne pouvait être Deborah Compagnoni. Le choix du dernier se limite souvent à deux possibilités : une immense star qui permet d'offrir une rédemption envers une minorité, à chaque fois noire d’ailleurs, (Michel Platini à Albertville, Mohamed Ali à Atlanta, Cathy Freeman à Sydney voire Alain Mimoun à Paris 2012 s'il n'a pas claqué d'ici-là) ou une immense star mais seulement nationale et ignorée des autres pays (les hockeyeurs américains de 1980 à Salt Lake City, Nikos Kaklamanakis à Athènes, encore qu'il a remplacé Kenteris au pied levé vu que l'autre venait de se faire pincer à zapper volontairement les contrôles antidopages, Belmondo se rangeant dans cette catégorie, tout comme David Douillet à Paris 2012 si Bernadette Chirac n'a pas été tondue d'ici-là).
 
C'est bien beau tout cela, mais il se passe encore quantité de choses passionnantes à cette cérémonie. Par exemple, Yoko Ono a prononcé un discours de paix avant que Charlélie Couture (en fait, j'avais France 2 sans le son, c'était la pub sur RMC Info (sic), pour les rencontres par SMS en l'occurrence, un truc qui imposait vraiment de couper la retransmission), accompagné d'un batteur qui avait repris le chapeau de Davy Crockett qu'arborait autrefois Jamiroquaï, ne reprenne Imagine. Dans la catégorie chanteur de poids, la cérémonie s'achevait avec Luciano Pavarotti en personne que les simplets de RMC Info (sic) gardaient "en fond sonore" pour parler des chances françaises de médailles dans la journée du lendemain. Mais il faut quand même évoquer le moment tragique de la soirée. Au début, l'idée était de rendre hommage à Agnelli, FIAT et donc Ferrari (c'est aussi, après tout, le docteur attitré de tout ce que la péninsule compte de champions) avec un numéro de Jacky exécuté par Luca Badoer. En fait, comme il était dans la voiture, on ne savait pas qui c'était, sauf ceux qui lisent le programme de la soirée, donc sur RMC Info (sic), ils se sont demandé si c'était Michael Schumacher avant que l'un n'ait l'idée de regarder sur ses fiches. Donc, il était au volant d'une Ferrari de Formule 1 (la course, pas l'hôtel) et s'est amusé à faire pleins de tours et de dérapages pour faire tout plein de fumée (il aurait bien balancé un coup de klaxon Cucaracha mais il n'en avait pas sur sa F1) en essayant de faire les anneaux (mais il s'est bien emmêlé). Et là, c'est le drame : perte de contrôle du véhicule (donc, on voit bien que c'est Badoer au volant) qui percute la délégation (heureusement réduite) sénégalaise en les tuant tous. Heureusement, sur France 2, Luc Alphand eut la bonne idée d'expliquer que c'était de leur faute, à ces Africains, qui, tout à leur joie de grands enfants qu'ils sont toujours, on voulu embrasser le pare-choc de bonheur d'approcher des grands champions et ne se sont pas rendus compte du danger. C'est vrai, quoi, à la fin, ils nous font chier, à venir gâcher notre plaisir et notre belle fête comme ça !

Publié dans telepoubelle

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