Arrêt sur images

Publié le par Schweinnie

pardons aux familles des mouches, tout ça
 
Pour une fois, mentionnons une émission de qualité, même si leurs auteurs se livrent souvent à des actes de sodomie sur de pauvres diptères qui ne leur ont rien demandé. Exceptionnellement, les deux intervenants les plus spécialisés en quadricapillectomie n'étaient pas là, pas de David Abiker, le bourgeois cynique qui fait des liens entre plusieurs images télés et des notions qu'il est bien le seul à voir, c'est d'ailleurs pour ça qu'il a été pris, pas de Judith Bernard non plus, la peste gauchiste qui trouve pleins de termes de rhétorique à donner en regardant au choix, un discours de Jospin, un épisode de Hamtaro ou la chanson finale de Patrick Sébastien (surtout un bon prétexte pour regarder tout ça, oui !), mais une émission quand même très intéressante au final.
 
D'ailleurs, puisqu'on mentionne les programmes de France 5, l'autre grand concept (avec aussi C dans l'air), le Journal de la Santé, se relâche quelque peu pendant les vacances, déjà qu’avant, on avait eu droit à une exposition de quéquettes (cf. un ancien CR). Chacun a laissé sa place à un obscur chroniqueur pendant une semaine à tour de rôle, afin de goûter un repos bien mérité, la semaine dernière, c'était Michel Cimes, celle-ci, c'est Marina Carrère d'Encausse qui est remplacé par un bonhomme dont j'ignore le nom. Et, du coup, sans Nana, Tom-Tom se sent autorisé à choisir les sujets qui le passionnent le plus profondément car il y en a marre de ces émissions sur la phlébite, le cancer du colon ou l'hypersexualité, place à ce qui intéresse le commun des mortels, le sujet roi, celui qu'on rêve d'annoncer soi-même, celui qui intrigue l'humanité depuis toujours. Donc, maintenant qu'ils sont entre hommes, de quoi parlent-ils ? De caca ! En effet, ils nous ont concocté un magnifique sujet sur les excréments (c'est le terme du sommaire) qui tranche bien avec la merde que l'on voit d'habitude sur les autres chaînes. D'ailleurs, puisqu'on parle de programmes médicaux de service public, à vos magnétoscopes, car, si on en croit le Canard Enchaîné, l'émission du 25 Février de Savoir plus santé sera consacré à ... l'anus. En fait, à la rédaction, ils ont regardé les chiffres d'audience décevants et Laurent Broomhead a dû demander à la cantonade ce qu'il fallait faire pour que les gens regardent, il y en a un qui a répondu : "il faut du cul et ne pas hésiter à aller au fond des choses" et voilà le résultat ! Une heure sur le rectum à l'heure où on déjeune, ça change de Reportages sur l'insécurité dans les boîtes échangistes hantées aux Etats-Unis.
 
Retour à Arrêt sur images, car c'est quand même ça le sujet. Donc, comme chroniqueurs, n'étaient présents que Sébastien Bohler, le spécialiste du cerveau capable de décortiquer toute l'activité cérébrale d'un téléspectateur de Crésus (comme quoi, elle existe) et Maja Neskovic, la femme aux 132 dents. Le sujet de la semaine était la présence des hommes politiques dans les émissions de variétés, l'intérêt pour leur image, le discours qui peut passer, la considération qu'ils reçoivent ... Pour cela, ils ont pris en exemple (et comme invité) un leader socialiste, mais pas François Hollande et Ségolène Royal, non, eux, ils seraient plutôt mûrs pour accueillir Confessions intimes à la maison : engueulades sur qui doit diriger le pays, enfants qui pleurent au supermarché, crise de nerfs, intervention de la psy de Montcuq, bref, tout y passerait.
 
D'ailleurs, joli numéro de Confessions intimes, cette semaine. Au menu : un moustachu, la quarantaine (pour l'âge, pour ce qui est de l'isoler, on n'a pas le droit sur ce qu'on lui reproche) qui veut tout commander à la maison, ce qui exaspère femmes et enfants. Ce monsieur, malgré son âge, veut devenir chanteur et attend encore qu'un producteur le découvre, il postule aussi pour faire des voix de doublage mais est systématiquement recalé à cause de son accent du sud prononcé. Le monsieur veut être chanteur et demande à sa femme de l'accompagner à la guitare mais l'engueule sans cesse quand il lui apprend un accord, en plus, il se prend véritablement pour la voix du siècle, il tourne en boucle sur J'me voyais déjà d'Aznavour, que ce soit en chantant ou en en plaçant des extraits dans une conversation. On a aussi eu droit à un couple avec trois enfants infernaux, là, la psy a dû jouer le rôle de Super Nanny, assez classique, les enfants qui pleurent, c'est mieux quand il y a un gros problème autour. Pour finir, un très joli cas, une femme qui pète régulièrement les plombs. Et c'est quelque chose ! Quand elle a un accès de colère, elle jette tout ce qui lui passe sous la main par terre, elle bazarde tout sur le bureau quand elle ne trouve pas ce qu'elle veut, elle a son emploi du temps minuté sur lequel elle ne doit pas avoir du temps de retard sinon elle s'énerve et repart pour un tour. En fait, c'est Hulk, mais avec la force d'une fille du docteur March.
 
Arrêt sur images, donc. Pour revenir sur ses prestations et leurs utilités, lui étant considéré comme exemple de tous les politiques qui courrent les émissions de people, c'est Arnaud Montebourg, le réformateur de la IVIe République, l'incorruptible (mais pas envers Emmanuelli), qui est sollicité. En fait, c'est lui qui a été choisi car il a manifesté son mécontentement au cours d'une émission de Stéphane Bern, après une séquence habituelle de cette émission mais qui l'a surpris vu qu'il ne l'avait jamais regardée. L'invité (en l'occurrence, lui) est interrogé dans une fausse ambiance psy, il est allongé sur un divan tandis que derrière lui, un mime qui parle (ils trouvent de ces trucs, sur Canal+) tente d'illustrer par le geste et de façon comique (du moins, il essaye) les propos de l'inviter. Le problème, c'est qu'en général l'invité se contente de sourire mécaniquement au retour à table et de dire "ah c'est bien" quand on lui demande son avis sur cette séquence, mais Montebourg, lui, ne s'est pas dégonflé et s'est plaint car il était venu pour parler sérieusement de ces idées et pas pour faire de la gaudriole sur lui-même (et comme l'émission est en direct, il a pu le dire en étant sûr que ça passe). Pour débattre, étaient aussi présents deux journalistes politiques, Apathie (ancien chroniqueur à On ne peut pas plaire à tout le monde) et Eric Zemmour (participant aux émissions de Stéphane Bern). Les deux étant, selon Montebourg, un gage donné aux politiques pour qu'ils viennent en pensant qu'ils pourront s'exprimer comme ils le souhaitent, un peu comme s'ils participaient à un Vis ma vie d'animateur télé.
 
Joli numéro de Vis ma vie, aussi, d'ailleurs. Au menu, Raphaëlle Ricci, la Cruella du château de la Star Academy, en tant que pédiatre. Déjà, pour les gamins, c'est horrible, à cet âge, on a encore peur des sorcières, d'autant que l'avoir parmi les premières visions de sa vie, c'est moche. Ça va encore faire un paquet de traumatisés, ça ! En plus, elle donnait son avis sur l'expression scénique des bambins au moment de la piqûre dans les fesses : "non mais là, c'est nul, ce que tu me fais, il n'y aucune émotion, tu ne donnes rien, tu n'est vraiment qu'une merde, tu as de la chance qu'on soit regardé par des cons sinon tu aurais été éjecté d'ici depuis longtemps et arrête de pleurer, ça m’énerve encore plus." On a pu voir aussi une histoire familiale : la fille veut être policière, la mère ne veut pas, alors on les colle pendant deux jours à la police municipale. Elles apprennent l'autodéfense, elles reçoivent un joli uniforme puis elles vont mettre des prunes avec un radar. Enfin, elles font semblant car si ce sont elles qui relèvent l'infraction, ça ne compte pas, vu qu'elles ne sont pas policières. Pour terminer, un grand classique : l'échange de métier, chacun va vivre la vie de l'autre. Pour cela, on prend une femme maréchal-ferrant et un homme danseur de cabaret, pour être sûr d'avoir du double contraste. Par contre, pas de larmes, de disputes, rien, même pas de sexe. Un peu décevant, au final.
 
Pour mieux illustrer le coup de sang de Montebourg, ils ont passé un zapping de ses passages dans toutes les autres émissions de ce genre qu'il a faites. Et là, ce fut terrible à voir ! Ardisson lui répète vingt fois qu'il est beau et essaye de le brancher avec une actrice (quand on vient pour parler de la IVIe République, c'est dans le ton, bien sûr), Denisot lui dit qu'il est génial, formidable, c'est un dieu, tout de suite, c'est la minute blonde, Fogiel ne lui laisse pas dire plus de trois mots d'affilée (pour s'expliquer, c'est dur) et le pire, c'est chez Ruquier. En effet, il doit péniblement repousser les assauts de Christine Bravo qui, attirée par ses yeux, veut le convaincre de refaire sa vie avec elle, elle se précipite sur lui en criant : "dans mes bras, grand fou, il te faut du people !" et lui de tendre ses bras pour la repousser en prenant un air de dédain, comme s'il allait dire : "ah non, pas ça, remballe, pitié !" Quand même, il vient pour parler sérieusement d'idées, de projets pour la France et il se retrouve presque violé par un quintal de harpie, c'est donc ça la place laissée aux politiques dans ce pays ?!
 
Cela dit, il y a des gens qui veulent être people. Par exemple, Quelle famille (ou un truc comme ça), sur M6, nous a montré un garçonnet, Jonathan (alors, son prénom, sa mère le prononce à la française mais lui et M6 le font à l'américaine), qui veut faire partie du show-biz, fréquenter tout plein de stars et surtout, ne pas être ouvrier ou pauvre comme ses parents. C'est vrai, quoi, être ouvrier, c'est pas cool ! Il faut être con pour avoir ce métier au lieu d'aller danser dans des boîtes branchées avec des admiratrices qui rêvent de vous, de votre corps et du reste. Le problème, c'est qu'il ne parle pas anglais, qu'il se fait recaler de tous les castings, bref, que le show-biz ne veut pas de lui. En plus, dire à la télé qu'on ne veut pas que les autres sachent que ses parents sont ouvriers, c'est vraiment couillon. D'un autre côté, ceux de Pékin Express ont aussi leur lot de problèmes. Déjà, il y a celles qui ne sont prises en stop que par des tordus : elles ont eu les terroristes tchétchènes, maintenant, elles ont un trafiquant de drogue (qui leur a promis qu'il passerait à Paris, les douanes ont relevé le visage du gugusse, c'est bon, on t'attend). Un autre tandem n'a trouvé pour s'héberger qu'une vieille folle, c'est ça l'inconvénient d'arriver en Sibérie, le choix se réduit. A l'exposé du problème et à la demande d'hébergement, la dame remonte sa jupe en criant (en russe) : "tu ne veux pas ma chatte, aussi ?" (tiens, c'est marrant, je repense à Christine Bravo avec Arnaud Montebourg en voyant ça). Et ce n'est pas fini pour eux, après le goulag, on verra les Mongoliens (ça ne déroutera cependant pas le téléspectateur moyen de M6) puis les braves camarades chinois, libres et heureux de vivre dans ce beau pays (en tout cas, ça m'étonnerait qu'ils disent autre chose).
 
Ah oui, merde, l'émission de France 5. Bon, tant pis, je n'ai plus de place, quand on voit la quantité de daubes, il y a encore de la marge pour que les politiques s'y vautrent vraiment (encore qu'il y en a qui vont loin quand même).

Publié dans telepoubelle

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C
FIDELE d'arrêt sur images, et je le pense dès à présent de ton blog, l'absence de David Abiker n'est pas nouvelle et limite INQUIETANTE ! QU'EST CE QUI CE PASSE ??? Where is David ???
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