Torino 2006

Publié le par Schweinnie

deuxième temps intermédiaire
 
Un sport collectif de glace qui est, lui, largement diffusé, c'est le hockey (sur glace, évidemment). Et le hockey sur la glace, c'est une école de la vie. J'ai pensé à ça quand, à l'annonce de l'enfermement d'un joueur en prison, le commentateur a affirmé que les autres allaient se disputer la rondelle. Qu'on n'aille pas me reprocher la grivoiserie de cette blague ! Quand on écoute les commentaires de Candeloro, ça n'est pas mieux. Là où Nelson Monfort ne sort pas de son flegme tout britannique et Annick Dumont n'a de cesse de pester contre la faute de quart et le twizzle mal effectué, Candel a tout de suite su trouver sa place. Il prend le soin d'annoncer quand il va pisser, il encourage Brian Joubert (le Michalak du patinage artistique) au début de son programme par une référence culturelle à mi-chemin de Rocky III et du Flic de Beverly Hills : "l'oeil du tigre, mec, l'oeil du tigre !" Mais le mieux, ce sont encore ses observations sur les patineuses. Après les compliments envers la jolie paire de fesses d'une allemande (à la base ukrainienne, mais bon) aux championnats d'Europe, il se diversifie : regrets que la combinaison de telle patineuse comporte trop de tissus, demande qu'une part de notation prenne en compte le physique, envie d'aller donner la fessée à celles qui font tomber le partenaire, tout y passe.
 
Il faut bien dire aussi que le patinage, c'est spécial : le but n'est pas d'enchanter le public mais les juges. Résultat, il y a certains canons à respecter. D'abord, la musique. A part en danse sur glace, on n'a pas le droit aux paroles. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on encourage la techno boum boum qui fait taper le public dans ses mains, non, non, non ! Il faut de la musique classique, tant pis si on entend toujours la même chose, mais on ne se vautre pas dans les goûts de la populace ! En danse, pareil. Même si on a droit aux paroles sur la chanson, on ne va pas concourir sur Nuit de folie, Tes états d'âme Eric ou le Papa pingouin pour autant. A la limite, on peut miser sur les comédies musicales à la française, ça, ça passe, à noter aussi les Lituaniens qui en 2002 ont défendu leur chance sur du Johnny Hallyday.
 
Pour les costumes, en revanche, c'est l'inverse : il faut du moche, de l'immonde, de la couleur qui permet de régler sa télé. Par contre, les tenues peuvent être suggestives, mais elles doivent cacher l'essentiel en toute circonstance, au grand dam de Candeloro, mais c'est comme ça. Un exemple de tenue à porter : Fusar-Poli et Margaglio qui, pour exécuter une valse Ravensburger (pour moi, c'était des jeux de société, le Ravensburger, on en apprend tous les jours), ont mis une tenue avec le plus mauvais goût qui soit dans les couleurs, rose et noir. Il faut être aveugle, daltonien, suicidaire ou allemand pour porter ça, il n'y a pas d'autre possibilité. En plus, il y a des entraîneurs qui s'y mettent aussi, Nelson a ainsi repéré l'Ukrainien et son survêt type je fais mes courses à Leclerc bleu et jaune pétants. En fait, le patinage artistique doit pouvoir se faire malgré une panne d'éclairage. Ce qui est dommage, c'est que le patinage a perdu de son principal attrait : les notes nominatives de chaque juge. Du coup, on ne peut plus obéir à ce qui est le principe premier des jeux : insulter les autres nations sans risque de créer des guerres. On ne peut plus se plaindre de se connard de juge lituanien qui n'a mis que 5.7 et par là, dénoncer ces salauds de pays de l'est qui truquent le patinage comme ils s'accaparent l'Eurovision et volent les Ballons d'Or (tous les Ballons d'Or) au meilleur joueur de tous les temps, l'immense, l'incommensurable, l'indescriptible tellement il est fort, l'exceptionnel Deco.
 
Mais le patinage, ce n'est pas que l'artistique. Apparemment, ils viennent de le découvrir, à France Télévisions, puisqu'ils ont attribué tout le patinage à Nelson Monfort, y compris le patinage de vitesse et le short-track. Résultat, là on aurait besoin d'un hystérique capable de moduler le volume de sa voix en l'augmentant au fur et à mesure que les spermatozoïdes colorés se rapprochent de l'arrivée (en gros, un Patrick Montel), on a une voix qui susurre tout le long en l'agrémentant de considérations esthétiques sur la position des patins dans le virage. Contre-emploi encore avec Jean-René Godard. Bon, lui, il est toujours à contre-emploi mais là, c'est impressionnant. Déjà, quand il commente le vélo, il m'énerve. Par exemple, championnat du monde de cyclo-cross (tellement important qu'on le laisse commenter, donc diffusé à 2 heures du matin), il engueule littéralement le réalisateur qui montre le vainqueur exprimant sa joie en direct alors qu'un Français sprinte pour la quatrième place. Là, il commente le départ des skieurs, ensuite, Patrick Knaff prend le relais avec Luc Alphand. Et bien, malgré le peu qu'il a à dire, il réussit à être crispant, il ne s'arrête jamais de parler (donc, on le coupe au tiers du parcours), il essaye toujours qu'on entende sa voix aux moments importants (cf. à la victoire de Dénériaz alors que rien ne l'imposait) et enfin, il n'apporte rien, se bornant à lire le nom du partant et de broder autour comme pourrait le faire tout un chacun.
 
En fait, il n'y a que pendant les gamelles qu'il retrouve sa passion première : "oh chute, chute à l'avant du peloton, mais on vous l'a dit, ne courrez pas à côté des coureurs !" et là, Alphand intervient : "ben oui, ils courent sur la piste et ils s'étonnent ensuite qu'on les écrase ! Quelle bande de cons!" Pour le Super-G femmes, horreur, infamie, effroi, comme Knaff était sur un autre site pour le géant, Jean-René Godard s'est chargé de tout le commentaire. Alors, il est bien gentil, mais il a zappé l'essentiel, le grand mystère, le truc qu'on nous cache des choses de la vérité qui est ailleurs. En effet, on voit (et le "en direct" est tout le temps marqué, donc il n'y a pas de coupe) les concurrentes partir avec un chrono à zéro (ça dure dix secondes à peu près) puis, au plan suivant, elles sont à mi-piste avec quarante secondes au moins d'écoulées. Pourquoi ne nous dit-il pas la vérité ? C'est évident, il y a sur le haut du parcours une rupture dans le continuum espace-temps, une faille spatio-temporelle, et là est le passage clé pour la victoire. Et ça, il n'en dit mot. Quel pignouf !
 
Enfin, une note positive avec Un jour à Turin, résumé plutôt équilibré (par rapport au reste) et avec une touche d’humour bien venue. Toutefois, le passage le plus humoristique est involontaire : c’est une occurrence de la rubrique de Jean-Paul Olivier. Celui qui n’a pas son pareil pour rappeler pendant le Tour de France que Bloumions-les-Vasilleux est la capitale mondiale des chaussons aux mûres a la charge de commenter une petite séquence nostalgie. Et les salauds qui composent sa rubrique lui ont donné une fois du ski acrobatique à commenter, avec une grosse masse de termes anglais, et l’anglais, manifestement, ce n’est pas du tout son truc. On a l’impression qu’il se démet la mâchoire à chaque fois en rajoutant du yaourt pour faire bonne impression, et là, les séquences avec les animateurs de France Télévisions, elles peuvent se rhabiller.

Publié dans telepoubelle

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D
d'accord sur les commentaire du patinage, candel est graveleux à souhait mais motfort n'est pas mal non plus uqand il s'extasie dur le physique de bogoss d'acteur d'un patineur de danse en couple britannique.... toujours très élégemment énoncé mais avec une certaine tension sexuelle...Nelson, on se lache, quand on est trop tendu su strig ça fini par craquer!
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T
Salut Schweinnie,<br /> Tout à fait d'accord avec toi sur JR. (Chantez avec moi sur l'air du générique de Dallas : Go-dard, tes commentaires insupporta-a-bles... ). Il faut essayer de le mettre à un autre sport. Je ne sais pas moi. La boxe ? Le foot (enfin, la Coupe de la Ligue (ceci dit, je le verrais bien a ORLM)) ? Le superbowl ? Le golf ? Ou alors en animateur de debat politique. En voila une idee : ca remuerait certaines emissions !<br /> D'accord aussi sur le changement de notations au patinage. Avant c'etait facile, c'etait toujours la faute du (ou de la) juge anglais(e) qui sacquait la malheureuse Surya Bonaly. Maintenant, la comprehension de la notation releve de l'impossible... (en tous cas pour les non-inities).<br /> Par contre, je ne partage pas trop ton avis sur le duo Candeloro/Monfort. Je crois que ce duo aux commentaires vaut mieux que Nelson tout seul... ou Nelson avec JR. Et puis, pour ce qui est du commentaires sur le physique des patineuses, tu ne me feras pas croire que ceux qui notent n'y pensent pas...<br /> Continue comme ca, j'adore ton blog !<br /> (PS : Sympa, le clin d'oeil a Deco)
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