Vie privée, vie publique

Publié le par Schweinnie

allongez vous et parlez moi de votre enfance

 

 

L'émission d'investigation psychologique du fantasme de Pierpoljak (la drogue, c'est pas bien), Mireille Dumas, s'intéresse ici à l'envers du décor des trucs qu'on nous cache tout on nous dit rien mais qu'on connaît quand même. Pour commencer, notre Rantanplan on Ice national, Philippe Candeloro, invité avec son conseiller audiovisuel chargé de rattraper toutes ses gaffes (c'est un boulot à temps plein), avec un petit portrait dans lequel on revoit toute sa personnalité attachante. Lorsque son collègue Stéphane Bernadis évoque sa radinerie, il intervient : "mais non, je n'ai pas des oursons (il n'y a pas de faute de frappe) dans les poches !", on revoit ses meilleures interventions des JO de Turin, sa vie privée affriolante (pavillon de banlieue classique, pas de bonniche, mariage organisé avec une calculette pour que ça ne coûte pas trop, il n'offre jamais de fleurs car ça fane et donc, c'est du gaspillage), ça fait rêver. Sont aussi invités Marie-Reine Le Gougne, la juge prise la main dans le sac (mais ce n'est pas de sa faute, c'est le système organisé par des méchants étrangers) à Salt Lake City, le rebelle télévisuel (même s'il a copié sa coupe de cheveux sur Docteur Mireille) Stéphane Bern, le journaliste d'investigation (il a sorti l'homosexualité de Bob l'éponge et des Teletubbies, bientôt, on apprendra qu'Astérix et Obélix sont des drogués et que l'oncle Picsou est juif, décidément, ils sont tous pareils, dans le show-biz) Jean-Marc Morandini, le conseiller en communication (c'est un métier dangereux, qui expose fortement aux UV, il n'y a qu'à les regarder pour voir le résultat) Thierry Saussez et le bris de Meaux, ministre des sous qu'on n'a pas et porte-pipo du gouvernement, Jean-François Copé.

 

Le ministre venait vendre son livre Promis, j'arrête la langue de bois (chiche ?) et commence avec une révélation fracassante : une fille lui a demandé de la pistonner pour faire partie de la Star Academy. Autre scoop, les journalistes sont des vilains qui font rien qu'à essayer de lui faire dire du mal des autres. Enfin, la langue de bois qu'il faut combattre selon lui, c'est le refus d'admettre ses erreurs ou ses reculades, par exemple, sur le CPE, le porte-parole du gouvernement n'est qu'un gros fayot qui refuse de reconnaître qu'ils ont bouffé leur chapeau et le peigne de Badinguet en prime (l'exemple est de moi). L'équipe de Mireille Dumas a suivi Copé dans sa vie, on le voit dans un entraînement à une conférence de presse (ça date un peu, l'essentiel de l'actu est la grippe aviaire et le choupetta), un bonhomme essaye de lui expliquer que les oies ne peuvent pas être confinées car elles meurent alors trop vite, il répond qu'il n'y connaît rien en physique-chimie donc ce n'est pas la peine de lui détailler ce fait (qui relève de la biologie, mais bon, on va dire que c’est la preuve qu’il n’y connaît vraiment rien) puis il engueule gentiment un collaborateur : "tu me mets pragmatique dans toutes mes fiches, mais je ne sais même pas ce que ça veut dire !" Ensuite, virée à la Française des Jeux avec serrage de paluches, réception de cadeaux qu'on doit faire semblant de refuser mais qu'on accepte finalement avec joie ... Dur, dur. Retour au plateau, il explique que les séances de répétition sont utilisées avant les débats, il donne l'exemple d'un débat contre le Pen dans lequel il a traité Neunoeil de "mange-disque", terme finalement retenu pour dire "vieux cons" sans que les petits vieux puissent le prendre aussi pour eux.

 

Thierry Saussez explique alors qu'il a fait travailler les politiques (notamment Alain Juppé et Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa) sur la spontanéité. Ainsi, le côté jovial et primesautier du chauve landais, c'est grâce à lui. Qu'il est fort, ce Saussez ! Il ajoute que "trop d'images tue l'image" (ça, c'est génial, c'est une phrase qui marche tout le temps, essayez si on vous demande de passer l'aspirateur de rétorquer "trop de ménage tue le ménage", c'est frappant). Copé revient sur l'instant des nominations pour les places de ministres, quand il reste prostré devant son téléphone en attendant qu'il sonne et qu'il insulte sa mère car elle l'appelle et qu'elle occupe la ligne pour lui dire de bien mettre son bonnet quand il sort. De plus, on est ballotté d'un maroquin à l'autre mais l'édile nous rassure, dans tous les ministères, ils sont entourés de gens compétents donc il ne faut s'inquiéter de voir nommer des nuls (conclusion personnelle).

 

Bern évoque la pénibilité de ne recevoir les lendemains d'émission des compliments sur sa chevelure et non sur sa prestation, Morandini rajoute sur son image qu'il juge décalée du journaliste qu'il était au fond de lui lorsque il présentait l'inoubliable Tout est possible. Le reportage qui vient leur est consacré et ça commence par des images horribles du fou du roi quand on est à table, on revoit sa tête imitation Charles Trénet après son attaque de l'époque de Sagas, ses courbettes devant les aristos fin de race, sa métamorphose avec les photos de lui à poil dans Paris Match avec la fleur de lys pour cacher la bite (et, entre nous, vous voyez la taille que ça a, une fleur de lys, et bien ça en dit long sur son anatomie). Des images pareilles, même Morandini n'avait pas osé dans Tout est possible, il s'est depuis refait la cerise à la radio (et, de fait, ses émissions télés se sont améliorées) en rêvant de reparaître dans la petite lucarne (sauf quand on a un home cinéma). La question tourne ensuite sur un éventuel relooking de Copé, il dit que s'il ne met plus de lunettes, c'est parce qu'il s'est fait opéré au laser dans un but de confort, Saussez intervient alors pour doctement énoncer sa science : sans lunettes, on gagne six points de sympathie (exemple : Emile Louis), avec lunettes, on gagne six points de compétence (exemple : Jean-Louis Debré).

 

La question dérive alors sur la critique, Morandini affirme qu'il n'attaque jamais personnellement des personnes alors que lui a été attaqué de façon ignoble, Bern n'est pas d'accord, il juge que les personnes de médias donnent souvent des bons points et des mauvais points et qu'un retour de bâton n'est pas illégitime, surtout s'il est fait avec humour (comme ici, exemple personnel). A ce moment, on se rend compte qu'Evelyne Leclerc (qui vit maintenant d'animations dans les manèges à bijoux des supermarchés éponymes) est aussi sur le plateau, on l'avait déjà (re)oubliée. La transition est toute trouvée, on parle alors des ménages pour les célébrités : publicités, participations aux manifestations commerciales, sacrifices humains, partenariats ... On voit notamment les exemples de Zidane, qui gagne plus avec la pub que son salaire, Loana, contactée pour toutes sortes de produits (piscines gonflables, bains moussants, préservatifs ...) et Evelyne Leclerc, aussi égérie d'une marque de perruque.

 

Ménage pas classe, les participations rémunérées aux oeuvres caritatives et les cadeaux dans les soirées publicitaires, mais ce genre de revenus, personne ne le fait, il y en a bien sûr, mais pas moi. Un spécialiste de la participation de people aux évènements ajoute que moins les stars sont connues, plus leurs caprices sont grands. On passe toutefois à l'univers de la mode, avec Karl Lagerfeld, ses cheveux poudrés, son col en minerve et ses vêtements à chier. Ah, la mode ! Ses mannequins, les vêtements de princesse, le chouchoutage toute la journée, l'admiration des fans, l'anorexie, la drogue, l'exploitation, que du rêve ! Deux mannequins sont aussi sur le plateau pour dire que oui, la drogue et l'anorexie, ça existe, mais elles non, et elles en ont déjà vu qui, mais pas elles. Une ancienne agent de mannequin explique que l'on exagère l'anorexie, Lagerfeld ajoute que l'ultramaigreur n'est pas un scandale. L'ex-agent précise qu'elle a arrêté cette activité car elle trouve qu'on prend des filles trop jeunes, maintenant, Lagerfeld n'est pas d'accord, il considère que c'est très bien car elles apportent de la nouveauté et réfute l'argument du poids plus faible chez les jeunes en affirmant qu'il faut "dégrossir" certaines débutantes (classe, élégance, distinction). Sont aussi évoquées les vexations de la part des professionnels, comme les traiter de moches ou insister sur certains défauts (enfin, non-perfections), mais Lagerfeld n'en démord pas, c'est un problème archi-mineur car l'art est plus fort enfin putain merde quoi.

 

On va heureusement remonter le niveau grâce à un ancien prof de philo. Ah ben non, merde, c'est Michel Leeb, artiste complet, imitateur de noirs, de chinois et d'insectes, chanteur, humoriste (?), comédien. On le découvre dans l'intimité, on rencontre sa femme, qui est aussi son producteur et son agent (ça permet d'éviter les divorces et les adultères, bien vu, la Leeb !) mais également ses enfants desquels il est très proche (il se définit lui-même comme "une mère juive"). Il a d'ailleurs offert un rôle sur scène à son fils dans Madame Doubtfire et fait un duo avec sa fille sur son dernier disque. Ils ont du bol, quand même, si leur père était proptologue ou croque-mort, on se demande bien quelles activités il leur aurait fait partager. Exceptionnellement, il est resté sobre dans son expression mais a quand même livré un scoop gigantesque : il va faire un film, puisque personne ne le contacte pour faire du cinéma. On a hâte de voir ça.

Publié dans telepoubelle

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