Je suis une célébrité, sortez moi de là !

Publié le par Schweinnie

you say hello, and I say goodbye !

 

 

D'abord, il faut signaler une grosse escroquerie en ce qui concerne le titre de l'émission : les personnes qui participent ne sont certainement pas des célébrités (il ne faut pas déconner, quand même) et n'ont absolument pas envie de sortir de la célébrité, bien au contraire. En fait, ç'aurait dû s'appeler Je suis un tocard, laissez moi entrer ! Le tout est présenté par un tandem de choc, Christophe Dechavanne dans le rôle du petit énervé et Jean-Pierre Foucault dans celui de l'ahuri lymphatique, habillés en magnifiques costumes coloniaux, il ne leur manque que la moustache qui frise et les palmes agités par les larbins pour faire de l'air. D'ailleurs, ils ne font pas cette émission à La Plaine Saint-Denis comme la plupart (pourtant, là, il y aurait eu une cohérence : on lâche les candidats sans ressource dans la cité des 4000, au moins, ils auront une bonne raison de hurler : "je suis une célébrité, sortez moi de là !"), mais en plein Brésil, pour l'exotisme pas cher, la nature luxuriante et le décalage horaire pas trop gênant. Ils sont douze demi-gloires (ce qui en fait donc six) à participer, mais le format se révèlera bien décevant. Le but était de mélanger Koh-Lanta et La ferme, mais c'est bien trop court : on n'a pas le temps de s'attacher aux bonshommes et ils n'ont pas le temps de se haïr. En plus, toutes les éliminations ne se font qu'avec un vote intégral du public (on jette le dernier), pas de stratégies internes qui font plein de disputes. Bref, on s'emmerde, surtout.

 

 

Mais il faut bien accueillir ces vedettes, pour cela, on les fait venir sur le plateau de l'émission monté en pleine jungle, alors qu'elles ont déjà participé à ces conneries depuis un jour, à travers un long pont suspendu qui a tenu le coup, malgré certaines personnes corpulentes. Pour nous présenter plus en détail ces personnes, on a la même séquence pour tous : on les voit descendre d'une limousine blanche de 10 mètres au garrot, ils se font mitrailler par une horde de photographes qui les appellent par leur prénom (et pour certaines "célébrités", cette scène est du plus haut comique), on voit une vidéo de présentation et ils rejoignent un banquet où les attendent les autres. Les arrivées se font par fournée de six, ils ne se retrouveront tous qu'au camp. Par contre, dès qu'il y en a un qui arrive au cocktail, ils vident tous une coupe de champagne (encore qu'il y en a qui trichent et tournent à la flotte), ce qui fait que le premier arrivé de chaque série est dans un bel état à la fin du pseudo-banquet. Marrant également, les réactions des présents à chaque arrivée, ça va de "wouaouh, vous êtes là !" à "bonjour, qui êtes-vous ?" et l'autre de se sentir de décliner son identité et la qualité qui lui vaut sa présence ici. Allons y, première série :

 

 

Richard Virenque :

 

 

Les Américains ont Forrest Gump, nous avons Richard Coeur de Lion, héroïque combattant à la française en 1997 (c'est-à-dire à l'attaque quoi qu'il arrive, quand il faut mais surtout quand il ne faut pas, présumer de ses forces, fanfarronner après chaque échec et se faire finalement latter par le guerrier Teuton, pourtant empli de Schlagsahne et de Bratwurst), stoïque dans l'adversité de 1998 à 2000, crucifié par les autorités en 2001 mais ressuscité de 2002 à 2004 avant de s'envoler définitivement. Le Jacky Durand des montagnes a gardé intacte sa popularité malgré ses trente mots de vocabulaire et les gros ennuis que certains grincheux lui ont fait avoir, cela lui sera sans doute très utile dans cet univers hostile où tout dépend du bon vouloir des téléspectateurs. En plus, là, il a toutes ses chances : il n'y a pas de contrôle antidopage.

 

 

Delphine de Turckheim :

 

 

Nièce de Charlotte, mais bien plus regardable. En clair, c'est une bombasse de service, dont le rôle n'est pas d'expliciter Eloge de la folie mais de porter des petites tenues sans provoquer de dégoût et ça, elle sait faire. Comme de par hasard, elle faisait ce moi-ci la une d'Entrevue, et ce n'est sans doute pas pour son palmarès. Son principal fait d'arme (à part son ascendance et sa plastique) est en effet la présentation de la grosse bouse estivale de TF1 (et hop, un petit coup de recyclage maison) Mon incroyable fiancé.

 

 

Benjamin :

 

 

Attention, pure vedette ! Cette personne est en effet un ancien membre des Queer, émission de TF1 (tiens, tiens) particulièrement intellectuelle. Le concept était en effet tellement débile qu'il a fallu aller l'acheter à l'étranger (et eux, ce ne sont rien que des idiots, pas comme nous) : un pauvre type doit changer de look, de déco, de cuisine et on lui envoie cinq paydays qui vont le rendre désirable par toutes les dames (ça paraît paradoxal, mais c'est comme ça).

 

 

Agnès Soral :

 

 

Avant de vanter les mérites d'un yaourt, elle a aussi été une vraie actrice, notamment dans Tchao pantin (et quand on est obligé de remonter vingt ans en arrière pour retrouver un film potable, c'est que la carrière sent méchamment le sapin, cela dit, elle a aussi fait Blague à part). On peut toutefois regretter que ce soit elle de la famille qui soit choisie et non son frère Alain, ou au moins qu'il soit inviter en tant que soutien sur le plateau, ça nous aurait permis d'entendre de bonnes conneries nauséabondes exprimées avec un aplomb à toute épreuve, depuis que Dieudonné est tricard, on n'en voit plus, des comme ça.

 

 

Satya Oblette :

 

 

Mannequin d'origine indienne (et indien vaut mieux que deux, tu l'auras), il doit beaucoup de sa célébrité à sa décoloration des cheveux et du bouc. Malgré son statut de vedette internationale (au moins), il est encore honni au Portugal où l'on lui reproche de ne pas savoir ranger ses mains lorsqu'il couvre Vitor Baia et que Wiltord s'apprête à tirer (mais bon, en fait, c'est de la faute de l'arbitre, corrompu par les Chinois du FBI, la mafia des pays de l'est, l'Internationale des Footix et mon dentiste).

 

Indra :

 

 

Chanteuse suédoise à la mode quand l'OL était un club insignifiant et que l'humanité ignorait encore l'existence de Jean-Michel Aulas (ah, c'était le bon temps !), on peine pourtant à se souvenir de la moindre de ses chansons alors que les ventes étaient quand même élevées. Produite par Orlando (comme Hélène Ségara ou Daniel Ducruet, c'est dire si c'est un gage de qualité), elle est, il faut en convenir, physiquement, une bonne chanteuse.

 

 

On nous présente alors le camp, en fait, c'est celui de Koh-Lanta (à part qu'il y a des installations électriques pour les caméras et les projecteurs la nuit, c'est du camping, tout compte fait), et les épreuves qui vont permettre de ne pas clamser d'inanition. Il y a chaque jour une épreuve de luxe (choix du participant par les candidats, objets de confort en jeu) et une épreuve de survie (choix du participant par les téléspectateurs qui votent par SMS, c'est dire s'il y en a qui ont du pognon à perdre, bouffe en jeu), comme à Koh-Lanta. Quant aux épreuves, ce sont les mêmes que dans Fear Factor. Ils ont aussi des rations minimales de nourriture, constituées de riz (amené en personne par Bernard Kouchner) et de haricots secs (ça, c'est pour qu'ils pètent et que ça crée des tensions). Les six premiers ont d'abord droit à un saut un parachute, avec un atterrissage douloureux sur les fesses de Richard Virenque (mais qu'on ait à supporter le hurlement hystérique de Jean-René Godard pour nous prévenir d'une "CHUTE !"), puis ils rejoignent le camp mais s'embrouillent au moment de traverser un cours d'eau de dix centimètres de profondeur, se déchirant entre partisans d'emprunter une barque et ceux d'y aller à pied (tout ça n'est pas sans rappeler une séquence de Sacré Robin des bois). Et ensuite, les six autres :

 

 

Loana :

 

 

Trois ans avant Laure Manadou, elle se faisait elle aussi connaître pour ses performances dans une piscine et en garde encore une grande notoriété. Apparemment, ce produit Endemol est en pleine forme puisqu'elle s'est déjà empalée contre un rocher, à défaut d'un candidat. Après tout, et si l'Amazonie était une grande piscine verte ?

 

 

Charles-Philippe d'Orléans :

 

 

Sans lien de parité avec la porte, cette fin de race est le neveu de l'actuel comte de Paris et prétendant à la couronne de France (qui ne prétend à rien du tout d'ailleurs, puisqu'il est républicain). Cet aristo, ayant le sens de l'honneur de sa patrie de ses sujets, et malgré sa surcharge pondéral prononcée, s'est engagé dans l'Armée pour servir au Kosovo où il a récuré les chiottes et fait les corvées de pluches (ben oui, il était dans l'armée française, donc arrivé sur place après la guerre). Point de vue culture, ça laisse aussi à désirer puisqu'il nomme le pain de sucre "le pain de mie".

 

 

Omar Harfouche :

 

 

Jet-setteur et homme d'affaire libanais, ayant fait fortune dans la presse et les agences de mannequin en Ukraine ... mais non, ce n'est pas un souteneur mafieux.

 

 

Marielle Goitchel :

 

 

Représentante du troisième âge, championne olympique mythique des années 60 (1960, pas 1860, quand même, il y a des limites), elle se fait davantage connaître maintenant pour ses critiques répétées à l'encontre de tout le milieu du ski français (skieurs, entraîneurs, dirigeants, journalistes ...) qui lui ont valu des mots doux de la part du champion olympique Antoine Dénériaz et ce, dès son arrivée, et sans l'aide de personne.

 

 

Filip Nikolic :

 

 

Leader du boys band existentialiste 2 Be 3, le beau Filip n'est heureusement plus ce chanteur minable d'un groupe consternant admiré par des blaireaux. Depuis, après un petit essai dans le sitcom Pour être libre, il est devenu, grâce à son rôle d'un véritable personnage récurrent dans Navarro, un acteur laborieux d'un feuilleton pitoyable regardé par des mous de la cervelle. Effectivement, ça change.

 

 

Sonia Dubois :

 

 

Autrefois, elle était chroniqueuse dans l'émission Frou-frou de feu Christine Bravo. Depuis, elle a perdu la moitié d'elle-même et s'est reconverti dans la comédie, son principal rôle étant la publicité pour Slim fast.

 

 

Ces six personnages ont eu à faire une descente en rappel. Ensuite, on voit le début de la vie sur le camp, les ronflements d'Agnés Soral, le problème du feu à allumer, ce sera fait miraculeusement hors antenne (donc, soit c'est une grosse triche d'entrée, soit c'est le postérieur de Loanan qu'il faut féliciter). On a aussi eu les vidéos de soutien avec, là aussi, que des vedettes stratosphériques : Adel, Steevy Boulay, Jeannie Longo, Anthony Delon, Kamel Ouali, Gérard Holtz ... Enfin, une séance de rigolade avec les associations, dont on ne parlera plus ensuite, on apprend que Loana défend les pompiers (ben voyons, entre collègues) et Agnès Soral une association contre la déforestation de l'Amazonie. C'est un combat noble, en effet, de nos jours encore, il y a des connards qui rasent la forêt pour y installer des conneries inutiles comme des plateaux télés et un faux campement, donc, merci Agnès Soral pour votre perspicacité.

 

 

Depuis ce premier prime time, pas grand chose. D'abord, pendant le cours moment de direct, Satya Oblette a demandé une minute pour promouvoir son association mais Jean-Pierre Foucault lui a refusé au motif qu'ils en parlent déjà (quel gros menteur, ce Jean-Pierre, et c'est mon dernier mot). La grosse embrouille est entre Marielle Goitchel et Omar Harfouche, que les paroles péremptoires de celle-ci gonflent au plus haut point, du coup, pour se purifier, il ne mange pas pendant trois jours. Les premiers éliminés (si tant est que ça intéresse quelqu'un), tous des gonzesses, dans l'ordre : Sonia Dubois, Agnès Soral puis Delphine de Turckheim. Et pour finir, une épreuve qui donne des idées : il y avait Loana dans une cage en verre, elle devait chanter tandis qu'on lui balançait des bestioles dégueulasse (mais que fait la SPA ?). Ce serait bien d'adapter le concept à la Nouvelle Star, pendant que les pignoufs chantent, on vote par SMS et selon le résultat, on offre des fleurs, on jette des araignées, des serpents, et pour le plus mauvais, on lâche les tigres, le tout présenté par Marie-Ange Nardi, plus à l'aise dans ce domaine que Benjamin Castaldi.

 

Publié dans telepoubelle

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
J'en fait mon armée avec d'Orleans. Il a bien était en Serbie mais 2 ans après la fin de la guerre, en tant que correspondant pour le service d'information des armées. Autant dire loin, très loin du conflit.Sinon c'est vraiment un mec cool.
Répondre