Tout le monde en parle

la cloche de Pâques arrive dès le samedi

Invitée de prestige (comme le pétrolier) pour Thierry Ardisson en ce week-end pascal (comme Jean-Pascal) avec l'astrologue préférée de François Mitterrand (il ne va pas le contredire et qui ne dit mot consent), la docteur en sociologie avec sa thèse écrite avec ses pieds (cf. l'analyse commentée qu'en a faite Henri Broch), bac +16 autoproclamée, Germaine Teissier, pour ... euh ... pour rien, en fait, même pas de nouveau bouquin de prédiction, juste pour se faire mousser. Chez Ardisson, on sait recevoir, Laurent Baffie lui a en effet fait apporter un plateau de petits-fours pendant l'enregistrement (ça, c'est normal, la pythie vient en mangeant), le tapis rouge est déroulé, une fois de plus, Ardisson sera particulière incisif (contre Fogiel, Carlier et Cauet, essentiellement). Déjà pour commencer, elle a sorti les thèmes astraux des deux animateurs pour nous montrer qu'elle fait un vrai travail, les thèmes astraux, en fait, ce sont des cercles où l'on marque des noms qu'on connaît grâce aux Chevaliers du Zodiaque, on met pleins de traits, on rajoute des points et des nombres et enfin, on énonce doctement des conclusions a posteriori des réactions du pigeon à l'analyse fumeuse qu'on fait du crevard. Le problème de cette grande scientifique, c'est qu'elle aurait dû penser aussi à faire pour l'occasion le thème astral de la robe qu'elle avait choisie pour la soirée, elle se serait rendue compte qu'elle la boudinerait assez nettement, ce qui est assez peu esthétique.

Donc Ardisson est revenu sur le bouquin qu'elle était venue vendre sur ce même plateau à l'automne et lui donner un énorme satisfecit, avec quelques extraits bien choisis pour nous montrer l'indéniable qualité des prédictions de la Germaine. Sauf que (rire sardonique), moi, le vengeur masqué avec peur et reproches mais à qu'on ne privera jamais de sa liberté de penser, j'avais déjà noté ce précédent passage sur ce même blog et donc, on va pouvoir faire un vrai retour sur ce qui avait été diffusé alors. Yerk, yerk, yerk ! Je ne vais donc pas me priver pour reciter en italique mon texte de l'époque et le commenter et qu'importe s'il m'en coûte une foule de réactions, en langage SMS, hostiles et railleuses, qui m'injecteront de ne pas me moquer de moi car je n'ai pas mon talent ou ma beauté (si j'ai tout suivi les débats suite à l'interview de l'ancien Link Up). Mais avant cela, une citation de l'époque sur l'ensemble de l'oeuvre de Teissier

rappelons ses principaux succès : chute de la sonde Cassidy sur Paris lors de l'éclipse de 1999 (elle a honteusement pompé Paco Rabanne, en plus), fin du Sida en 1986, difficultés pour Bérégovoy en septembre 1993 (à mon avis, ça veut dire que les vers ont attaqué), karch boursier chaque année (tant qu'elle ne gagne pas, elle joue), 11 Septembre 2001 jour bénéfique pour les transports ...

et ajoutons une citation de mon Quid 2006, à la page 1432, première colonne (vous pouvez vérifier à la maison) :

Quiconque se sera fait payer «en faisant usage de faux nom ou de fausses qualités pour faire naître l'espérance ou la crainte d'un succès, d'un accident ou de tout autre évènement chimérique» pourra être sanctionné, l'art. 313-1 du Code pénal sur l'escroquerie prévoyant 5 ans de prison et 375 000 € d'amende. Les tribunaux peuvent aussi retenir la loi du 18-1-1992 sur le délit d'abus de faiblesse.

Et ça marche encore dans la suite du CR. Tant qu'on y est, la méthodologie de la proclamation de validité des conneries (oui, j'ose) de Teissier, décrite largement dans Devenez sorcier, devenez savants de Georges Charpak et Henri Broch, va voir une très belle illustration dans la prestation d'un Ardisson mis dans la poche par les vacheries distillés par la Cassandre de la jet-set à l'encontre de Guy Carlier. C'est simple, c'est le principe du "à force d'essayer, ça marche", on balance plein de trucs, sur le lot, forcément, par le jeu du hasard, il y en a qui tombe juste, on ne ressort que ceux-là et on ne mentionne pas ceux qu'on a loupés et c'est dans la poche.

La preuve, j'ai lu, relu, vérifié la date et tout, tellement c'était gros, d'autant que c'était juste postérieur à l'émission et donc, une scientifique de cette qualité se devait de les prévoir, mais c'est bien vrai : Elisabeth Teissier n'a été foutue de trouver ni le chikungunya et ni la crise des banlieues !!!!!!! Encore, le chinkungunya, on peut dire que c'est diffus, c'est loin de la métropole, on n'en a pas beaucoup parlé mais les banlieues qui brûlent, s'il y a bien un évènement dans l'actualité française entre octobre 2005 et mars 2006, c'est bien ça (avec le CPE), mais elle est totalement passé au travers ! Bien évidemment, Ardisson ne mentionnera aucun de ces deux oublis majeurs (et elle non plus, elle est malhonnête mais elle n'est pas conne) mais se fera au contraire tout miel et verra des prédictions géniales dans tout, avec des preuves vidéos. Ça tombe bien, j'ai mes archives à moi, magnéto, Serge !

D'abord, la grippe  aviaire va "franchir un palier" en novembre de cette année puis un autre fin janvier.

Sur le sujet de la grippe aviaire, Ardisson l'applaudit, pourtant, on se demande bien pourquoi, surtout avec cette citation. Elle a franchi un palier ? Pas de mutation du virus, pas de cas humain en Europe (à part dans la partie turque de Chypre), donc forcément 0 mort humain, les seules victimes sont des canards, des fouines ou des chats. Le virus est arrivé en Europe sur les bestioles, mais de là à parler de "franchir un palier", c'est plus qu'exagérer, c'est tout simplement faux ! D'autant qu'on ne voit pas très bien quels sont les deux paliers qu'on a franchis. Bref, Ardisson nous présente cela comme une réussite ... alors que c'est un échec retentissant, d'autant qu'elle parlait de pandémie, ce qui veut donc dire une épidémie humaine avec pleins de morts (je le redis, en Europe continentale, on en est toujours à 0). De plus, comme je l'ai déjà précisé, s'il y avait une actualité santé en France, c'était l'épidémie frappant la Réunion : un département français avec un cinquième de la population atteint, 150 morts, ça, à trouver, c'était fort, mais une épidémie qui n'a pas encore lieu, c'est nul.

Les ventes du bouquin d'Ardisson (ben oui, il demande ce qui l'intéresse en priorité) vont connaître un summum de décembre à l'été (d'un autre côté, elle est invitée, elle ne va pas lui dire que les ventes vont dégringoler).

Ardisson pourrait ressortir la loi citée dans l'extrait du Quid vu que son bouquin, tout en se vendant bien, est déjà à la fin de la phase descendante, il n'est plus dans les classements et pourtant, l'été est encore loin. Bref, il s'est bien vendu dans les deux mois qui ont suivi la sortie et la promo mais ensuite, c'est-à-dire entre décembre et l'été, c'est faiblard.

Sarkozy est dans un séisme affectif depuis 2004 (merci cocotte), sa relation nouvelle va se consolider jusqu'en 2006.

Pour l'instant, Cécilia n'est pas partie, mais 2006 est loin d'être terminée. Cela dit, jusqu'à nouvel ordre, c'est juste.

Attention, la révolution est proche ! En effet, elle nous annonce aussi que Mai 2006 sera un nouveau Mai 68 (ce qu'on peut lire aussi dans n'importe quel numéro de Marianne et ce sans recours aux astres).

Cette prévision (au fait, Marianne, comme d'autres, continue d'annoncer la révolution plus sûrement que Teissier) a été rappelée par Ardisson, mais sans la précision Mai 2006. Du coup, en considérant que le mouvement anti-CPE est un nouveau Mai 68 (ce qui est déjà très discutable : pas les mêmes idéaux, pas la même ampleur, pas le même séisme politique ...), on se dit qu'elle est décidément géniale. Mais il faudra attendre que le mois de mai soit passé pour savoir, car, vu la précision temporelle, on ne peut pas y rattacher le mouvement anti-CPE, ces cons de jeunes se sont révoltés trop tôt et Ardisson a donc encore balancé un gros mensonge pour cajoler la Madame Irma d'arrière-garde.

Elle a aussi refait son numéro de martyre de la science contre l'obscurantisme rationaliste et confié son inquiétude sur l'état du monde. Elle a dit notamment craindre le président de l'Iran, qu'elle a appelé par un nom comme "Gafour Bedaz" (ou quelque chose comme ça), ce qui permet de voir qu'elle a peut-être fait le thème astral (et d'après celui-ci, c'est un grand cinglé) de Mahmoud Amadhinejhad (merde, où ils vont les h ?) mais qu'elle ne connaît pas son nom. L'invité suivant étant Claude Allègre, alias SuperClaude, le dégraisseur de mammouth, ça a parlé science, vraie science. Toutefois, pas gênée, elle a essayé d'intervenir, mais on avait alors l'impression de revoir le Dîner de cons, Allègre expliquait qu'on va quitter une vieillesse en trapèze (déchéance physique et mentale progressive jusqu'à la mort) pour aller vers une vieillesse en rectangle (on conserve toutes ses facultés jusqu'au moment fatal). Là, elle a eu un grand coup de peur, la Teissier, elle ne cessait de s'écrier : "mais je ne veux pas qu'on me supprime, moi !" Allègre essayait de lui expliquer le principe, Ardisson s'y est mis aussi (avec des mots plus simples, du coup) et au final, elle a compris que personne n'allait la piquer passé un certain âge (si ça se trouve, elle avait vu Groland en croyant que c'était un vrai journal).

Enfin, elle s'est aussi fait remarquer (avant d'aller se coucher) lors d'un débat sur les OGM et le nucléaire entre Claude Allègre, et Noël Mamère, le Vert solitaire respectable et sain d'esprit. Comme elle intervenait sans cesse (en fait, elle répétait : "c'est l'apprenti sorcier" dès qu'elle entendait "OGM") mais sans développer davantage sa pensée (si tant est qu'elle existe), chacun se sentait obligé d'essayer de lui expliquer, en évitant au maximum les termes techniques, elle fronçait les sourcils (et vlan, dix séances de lifting et vingt de Botox foutues en l'air !) puis lâchait son avis : "c'est l'apprenti sorcier". Le pire, c'était Allègre, sa bouche se lançait dans des explications technico-scientifiques tandis que ses yeux disaient "ta gueule, la grosse !", du coup, le débat n'est pas allé très loin, déjà que chacun est du style buté, mais avec le disque rayé de celle qui avec des si pourrait être Madame Soleil, ça devenait carrément comique. Et qu'elle aurait mieux fait de se taire à ce moment là, elle ne l'avait pas prévu non plus. Quand ça ne veut pas ...