Yamakasi

Publié le par Schweinnie

la plus grosse cascade, ça reste de faire un film avec un scénario aussi affligeant

En cas temps difficile pour la jeunesse, un homme sait leur parler avec respect et dignité : Luc Besson. En effet, par ses films à dialogues de quatre mots, des bandes-son waouh et des cascades kikoo lol mdr, la culture devient disponible pour tous. Ici, avec ces "samouraïs des temps modernes", le grand public peut voir que les jeunes de banlieue sont autre chose que des petites frappes aux facultés intellectuelles de protozoaires et, en agissant de même avec les autres catégories, il contribue au respect de toutes les composantes de la société. On commence avec les héros qui escaladent à mains nues un immeuble, sous les yeux émerveillés de deux enfants, mais les policiers, tous blancs, cons et alcooliques, veulent les déloger car ils ont une haine pathologique envers les jeunes bronzés qui s'amusent. Pendant que l'un d'entre eux cherche des noises aux enfants, que les autres courent dans tous les sens en braquant leurs flingues sur tout le monde, les héros United colors of Luc Besson parviennent à s'enfuir sans difficulté.

En plus, les policiers, ils connaissent les noms des bonshommes, ils vont chez l'un d'entre eux qui se jette par la fenêtre, les policiers pensent qu'ils ont bavé et s'en vont immédiatement (sans même vérifier que le type s'est bien crashé ni le voir étalé par terre en sortant de l'immeuble) alors que l'autre, il s'était en fait accroché à la fenêtre. C'est la même chose quand ils essayent de choper les autres, quand le commissaire raconte tout aux autres, les policiers ne peuvent s'empêcher de se marrer à l'exposé des échecs de ses troupes. Le commissaire, d'ailleurs, c'est un gros méchant, il se prend pour le maître du monde, il envoie péter un des rares policiers qui remarque que ce que font les Yamakasi n'est pas si grave, il dit que les jeunes, s'ils veulent s'amuser, ils n'ont qu'à faire du foot, dit que la cité n'est pas un zoo, menace d'un safari (vous noterez le racisme latent de ces gens) et que ça va chier. Le policier sympa, en fait, ce n'est pas un vrai poulet, mais une taupe, il est pote avec les Yamakasi et les prévient en expliquant que les enfants veulent les imiter et risquent de se vautrer comme un vulgaire attaquant portugais fraîchement épilé.

On retrouve d'ailleurs les enfants, deux invitent un troisième, prénommé Djamel, à jouer avec eux, il leur dit qu'il ne peut pas à cause de son coeur (ils auraient dû l'appeler Marc-Vivien), ils le traitent de gonzesse et là, au lieu d'un simple coup de boule comme aurait fait n'importe qui, il monte dans l'arbre pour les rejoindre et, forcément, il fait un malaise et un bon, obligé d'avoir une transplantation dans les 24 heures. Logiquement, quand on annonce ça, Jack Bauer se ramène mais là, il ne peut pas, il se rattrape pour faire caca car il a sauvé le monde la veille et n'avait pas eu le temps. C'est le médecin qui s'occupe de ça, il va sur Internet et pour prendre un coeur, c'est comme sur eBay, mais ce sont aux parents du petiot de payer les 400 000 FF (ah oui, ça date) de frais de port (c'est autant de l'arnaque que le Télé Achat) sinon, on le laisse crever.

Les jeunes Yamakasi s'amusent ensemble, en écoutant du Neneh Cherry, ils rigolent, se vannent (point de vue humour, c'est comme du Maxime, mais en plus naze), l'un tripote sa copine, enfin, tout va bien. Mais la taupe débarque et leur annonce que Djamel va clamser car il a voulu les imiter, ils sont tous tristes puis vont bouffer dans une bonne ambiance, alors que ça va mal chez les parents de Djamel, pas pour le père qui reste affalé devant la télé à regarder le foot, mais pour la mère qui va à la fenêtre pour se suicider sans le père ne réagisse. Heureusement, les Yamakasi sont prévenus par la fille, ils s'y mettent à deux, un qui essaye de la tenir sur le corniche et l'autre qui la rattrape. La fille, elle n'est pas reconnaissante pour autant, elle pleure et les traite de cons et les accusent d'avoir tuer son frère. Les Yamakasi sont choqués, ils se disent que ce n'est pas de leur faute, le policier leur dit d'arrêter leurs conneries, ils essayent de se battre puis s'arrêtent pour conclure qu'ils doivent assumer. Ils vont à l'hôpital mais la secrétaire les dégage (et là où c'est très réaliste, c'est qu'elle est désagréable, mais là où ça l'est moins, c'est qu'elle est jolie), le gros blanc des Yamakasi se met alors en face d'elle pour lui faire peur, elle se replonge dans sa lecture de Jeune et Jolie et ils peuvent aller promettre à Djamel qu'ils vont l'aider. Ils voient aussi le docteur qui leur expliquent que ce n'est pas possible, que ce n'est pas la peine d'essayer. Le chantage affectif (oh, la photo de vos enfants sur le bureau, ils ont l'air en bonne santé, pour l'instant) ne marchant pas, ils sortent mais ne voient pas comment faire car, eux, ce sont des exclus de la société, alors ils s'en foutent de la Loi et ne vont agir qu'avec leur coeur. Putain, c'est beau, on dirait du Victor Hugo (ou du Francis Lalanne).

Élaboration du plan : ils vont tirer l'argent aux sept personnes qui composent le Conseil d’Administration de la société Picard qui demande des sous pour le transport, malgré quelques hésitations ("quand même, voler, c'est voler, non ?"), ils se rangent à cette idée à part le gros flan qui décide de rester pour garder le hall d'immeuble au cas où on voudrait le leur voler. Nos héros se retrouvent le lendemain pour rendre la justice, avec des appels à l'héroïsme pour la juste cause dignes du Jour le plus long. Premier casse chez un cochon de bourgeois, mais ils doivent se planquer en catastrophe sous le lit quand le réveil sonne sur les infos de RTL2 annonçant la mort de Joseph-Désiré Kabila. Ils se font repérer (malgré un jeu d'acteur plus réussi que d'habitude, grâce au port d'une cagoule) et ça commence à chauffer. De son côté, la taupe vient au ministère pour rencontrer le conseiller du ministre, comme il n'a pas rendez-vous, la secrétaire (une petite pimbêche en tailleur) refuse, la taupe crie un bon coup, le conseiller vient voir qui l'a sorti de sa sieste et accepte de l'écouter. L'autre groupe se débrouille mieux, il échappe in extremis au sosie de George Clooney qui vient prendre sa douche, ils prennent de l'argent et mettent un mot en partant. Pendant ce temps, le conseiller félicite la taupe et lui promet qu'il va trouver une solution en utilisant les avions de l'armée pour le transport, bravo, c'est nous qu'on paye. Hélas, dans une autre baraque, le troisième groupe trouve plus efficace que l'électronique sophistiquée : des clebs d'un ma foi fort beau gabarit. Quelques cabrioles plus tard, ils s'en sortent mais avec rien en poche.

La taupe annonce la bonne nouvelle à la mère mais le commissaire entre furibard dans son bureau, traite la taupe d'assistante sociale, lui dit que le conseiller a appelé et qu'il n'était pas content. Message subliminal à toi, jeune : les politiques, ce sont tous des connards qui n'en ont rien à foutre de nous. Les policiers (dont la taupe) viennent chez le dernier cambriolé qui leur montre l'enregistrement vidéo où on reconnaît tous, y compris la taupe, les Yamakasi, mais la taupe ne dit rien et laisse son collègue se démerder. L'autre voit que c'est le cinquième casse de ce genre, tous administrateurs de la société de transport d'organes, et ils apprennent que le septième sur la liste, c'est le conseiller connard. Les deux flics se rendent donc chez un autre membre de la meute, ils voient sa femme (une bourge pétasse et snobinarde), font le tour de la propriété et ne voient pas les Yamakasi alors qu'ils sont en pleine action. Mais comme des objets partent plus vite que Ribéry ne change de club, la taupe sort son pistolet et fait un autre tour, sans rien voir encore (il est gentil, mais ça reste un policier). A peine sortis, ils entendent des hurlements hystériques et voient que tout est parti (même les tableaux hideux). Commence alors une course poursuite comme dans Taxi, le Cinquième élément, Jeanne d'Arc, bref, comme dans n'importe quel Besson, les gentils sèment, après des grosses cascades, les cons de flics qui sont pourtant quelques centaines et qui cassent tout tellement ils sont nuls, le tout entrecoupé de blagues dignes des Charlots font l'Espagne.

Les Yamakasi se retrouvent, mais la taupe arrive et les engueule, leur oppose le caractère inflexible la Loi, socle fondateur de la société, mais les autres répondent justice sociale, damnés de la terre, forçats de la fin, lutte finale et action directe (mais en termes de Besson, hein : "nique sa mère, les médecins pleins au as et ta Police, nous, on veut sauver un enfant !"). Ça se gâte avec le dernier casse : la taupe prévient le commissaire qui arrive et qui demande avant tout si les voleurs sont de types africains ou nord-africains (comprenez : bamboulas ou bougnoule, mais en langage qu’on a le droit de dire dans la police). Il entre dans la maison, il tire dans le tas, la police vient avec quelques milliers de membres armés jusqu'aux dents et le conseiller arrive pour leur demander de les buter tous jusqu'au dernier. Là, les Yamakasi, ils sont dans la merde. Ils préviennent alors grâce à leur portable le gros lard qui bossait comme caissier, il part immédiatement les rejoindre en laissant les clients en plan. Les policiers commencent à rentrer et tombent sur les domestiques ligotés. En apprenant ça, le commissaire, il n'est pas content car le conseiller lui avait dit qu'il n'y avait personne, l'autre lui répond que les domestiques, ça ne compte pas comme les humains. Le commissaire, il peut être mal dans sa carrière s'il y a des innocents qui crèvent, alors il engueule le conseiller en lui disant qu'il va faire un rapport sur lui. Pendant ce temps, les Yamakasi ont trouvé un gosse de la femme de ménage et un copain à lui, ils font croire aux policiers qu'ils les prennent en otage et le conseiller se fait dégager à coups de pompe dans le fondement par le commissaire. Les Yamakasi rendent alors les enfants en sortant par une fenêtre mais ils attendent le gros pour sortir le butin. Le gros réussit à franchir un barrage en faisant croire à la policière dominatrice qu'il doit vite prendre des médicaments et que s'il meurt, elle, elle va avoir de gros problèmes dans sa carrière. Comme un policier, en plus d'être alcoolique et raciste, c'est aussi méchamment carriériste, ça marche mais les Yamakasi se font attraper, à part le gros lard qui sort avec l'argent.

Le commissaire félicite la taupe et lui propose de durcir le rapport sur le conseiller, alors que le docteur annonce une bonne nouvelle à la famille de Djamel : le donneur de coeur est mort. Les Yamakasi se mettent d'accord sur une même version, disent qu'ils faisaient du tourisme dans le coin, avant d'entendre des cris d'agression, qu'ils ont sauvé une vieille de méchants skinheads mais que les policiers ont cru que c'étaient eux les agresseurs. Arrive la taupe qui appuie leur déposition, les héros sont libérés en même temps que le gros amène le pognon à l'hôpital et en liquide. Le docteur, il voit 400 000 FF en liquide, mais ne s'interroge pas, car c'est trop tard, il fallait lever l'option à midi et il est 12H10, en plus, il y eu une surenchère de Floyd L. à 500 000 FF. Les Yamakasi entrent le bureau, menacent le docteur qui sort un flingue mais la taupe entre aussi pour lui dire que c'est illégal d'avoir ce genre de joujou. L'autre ayant posé son arme, il le menace alors de le buter si la transplantation n'a pas lieu. Et puis, il y a le happy end qui s'impose, Djamel est sauvé, la taupe démissionne de la police et devient définitivement un gentil. Les larmes aux yeux, on a.

Bref, un scénario qui se limite à 17 mots (une bande de cascadeurs cambriolent des riches pour permettre à un enfant de subir une transplantation cardiaque) et encore, en lettres après traduction en langage SMS, ça doit être plus impressionnant, une histoire aussi crédible que Gérard Holtz vantant la beauté du sport dans le Vélo Club après une victoire d’un inconnu complet suite à 200 km d’échappée dans la haute montagne avec une moyenne de 140 km/h, autant de clichés que dans un exposé de la situation politico-sociale de la France par un membre de base du FN et des acteurs certes bons cascadeurs, mais jouant avec autant de conviction qu’une actrice porno amateur tchèque parachutée dans Hamlet. En résumé, une grosse bouse.

Publié dans telepoubelle

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M
vas VOIR mon blog une video de moiexplique ma demarche humainepeut tu demander a tous de la regarder afin de comprendre<br /> mon blog<br /> http://michaelconan.over-blog.com/
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R
L'écrivain de l'article manque comment dire... de bon sens lorsqu'il parle des yamakasi. C'est un batard de premier qui sait pas ce qu'il raconte puisque les policiers ne s'en vont pas lorsque YAHNN HNAUTRA execute sa cascade. Alors vulgaire critiqueur, la seule poubelle c'est ton article de merde!!!!!!!!!
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T
Et sinon, tu as aimé le film? ;-)Belle prose, comme d'hab/Tyty
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B
Je n'ai pas vu le film en question... et au vu de tes remarques, je crois que je vais m'empresser d'aller le louer, pour pouvoir comparer mes impressions aux tiennes...Je crois que c'est la première critique de film qui m'a autant donné envie de louer un film !Tu devrais demander à Besson de te verser un pourcentage !Et en passant, très bon blog !Bonne continuation !
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