En deux mots

Publié le par Schweinnie

ben non, ça fait trois !

Dredi 16 Mars :
Avant-dernier numéro des analyses textuelles des candidats, avec deux des trois favoris : Ségolène Royal et François Bayrou, histoire de garder quatre petits pour le dernier numéro.

Donc, on commence avec la présidente du Conseil Régional du Poitou-Charentes, avec un "s" à la fin, contrairement à Champagne-Ardenne (ce qui n'a rien à voir avec le sujet mais bon, il faudra m'expliquer il n'y a pas de "s" dans ce cas). D'abord, on la dit autoritaire mais elle réfute ce terme pour se dire volontaire : "pour une femme, on dit qu'elle autoritaire, pour un homme, on dit qu'il est volontaire". Le parler de Royal, c'est à la fois de la proximité et de la hauteur, en fait, elle se place comme une institutrice. Pour toutes les questions, elle a une formule magique : l'ordre juste. Ça fonctionne pour tout, vous pouvez essayer chez vous, c'est génial. Une autre grande caractéristique de son discours est qu'en plus de l'axe gauche-droite, elle y ajoute un axe Français-dirigeants, de là certaines positions surprenantes sur un axe mais intéressantes sur l'autre. Son discours de la refondation, de la famille, de la discipline, de l'autorité et des institutions sociales est critiqué à gauche mais en fait, on retrouve là le discours classique du socialisme. Non pas le socialisme gentillet de la Ve République, non, le vrai socialisme, le vieux, celui de Jaurès et Blum.

L'idée d'un "camp humanitaire encadré par l'armée" pour les jeunes délinquants, en revanche, passe mieux que l'idée de "prison", le mot fatal n'est pas prononcé. Royal se pose en garante de l'ordre, contre la rupture de Sarkozy. Elle utilise aussi la triangulation, technique de Bill Clinton en 1992, qui consiste à, plutôt qu'afronter les thèmes de l'adversaire, se les aproprier en montrant des solutions de gauche. Elle évite aussi de paraître un personnage haut et abstrait mais de sembler être l'inverse, de là vient son insistance à se mettre à la place des mères de famille moyennes. En prenant à revers son parti sur la carte scolaire, elle reconnaît implicitement que tous les établissements ne se valent pas, puisqu'on peut vouloir échapper au sien, position inhabituelle à gauche.

Quand elle parle, elle démarre sur un mode mineur, un truc à la con, puis, elle monte progressivement, elle globalise son discours en étendant la portée des propos et met petit à petit de l'émotion. En cela, elle fait comme François Mitterrand, avec comme différence qu'au lieu de parler des ouvriers, elle parle des femmes. Sur la question de la croissance, elle se démarque des positions traditionnelles, elle considère que c'est une donnée psychologique et que la croissance se crée par la confiance, pas par des mesures d'ordre économiques. Elle est aussi sur des paradoxes multiples. Ainsi, elle remet en cause les stock-options alors que ça a été mis en place par des gouvernements de gauche, sans l'évoquer dans ses discours. Ainsi, son discours économique n'est pas sur un positionnement précis, on y retrouve des tonalités populistes, des idées altermondialistes mais aussi des sociales-démocrates. Elle participe aussi à la dimension religieuse de l'élection présidentielle, en prenant la figure du guide, en adoptant la position du missionnaire (heu, pas sûr qu'elle soit heureuse, cette expression, enfin, vous avez compris). Elle est aussi une figure directoriale, les militants sont infantilisés quand elle parle, elle est la maîtresse d'école qui parle aux bambins.

Autre candidat du centre, François Bayrou, qui d'ailleurs répète sa conviction de la possibilité de refaire les rassemblements centristes de Jean Lecanuet en 1965 et Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Il parle comme s'il était en guerre, il est le Astérix qui veut empêcher toute la France de devenir UMP mais il exagère fortement, entre ses propos et ses actes, il y a une énorme différence d'intensité. En 2002, il avait bénéficié d'un coup médiatique involontaire, avec la giffle au gamin, geste qui montrait un retour à l'autorité simple, qui lui a donné de l'empathie avec l'opinion. Le coup était involontaire mais il fut bien exploité, c'est d'ailleurs une caractéristique de Bayrou, de bien savoir utiliser les évènements à son profit.

En 2006, il décide de voter la motion de censure, créant là un acte fondateur, il passe alors d'un électorat de droite et centre-droit à un électorat ouvert au centre-gauche. Si, traditionnellement, les centristes sont modérés, lui se place dans l'opposition et quand il attaque, il est féroce. En réalité, derrière ses attaques contre les institutions, c'est davantage les pratiques qu'il condamne et sa VIe République est en fait une resucée de la IVe, l'UDF récupérant alors un rôle charnière. Il utilise beaucoup le "il faut", faisant ainsi comme les autres politiques. Pour toutes les questions, il met en avant le problème de l'éducation et la jeunesse, c'est son dada.

La démocratie chrétienne est le courant d'origine de l'UDF mais il a aussi des références en dehors de ce cadre. Sur la perception des ressources sans travailler, il fait le même constat que Nicolas Sarkozy, mais pas de la même façon, il parle sur ton doux au lieu de dénoncer l'index vengeur, il propose l'intégration comme élément-clé, comme ça, ça passe mieux. Il suit la tradition centriste sur l'Europe, il est farouchement pro-européen comme tout ce courant, et en plus, cette question de l'Europe lui permet de ratisser des deux côtés. Il a sa théorie du complot en faveur du bipartisme mais, pour être cohérent dans sa dénonciation du système, il doit montrer que son avis est partagé par les Français et qu'il n'est pas dans ce système, pour cela, il lui faut répéter qu'il va gagner, mais il courre le risque d'être rattrapé par le clivage gauche/droite. Enfin, une conclusion signée Gérard Miller : "avant, les centristes aimaient souffrir, comme Gilles de Robien ou Nicole Fontaine, qui tendaient leurs doigts sous la férule de l'UMP, voilà enfin un leader centriste qui veut faire souffrir ses anciens maîtres".

Sadi 17 Mars :

Rien. Bon, on meuble. Tiens, les signatures, on devait avoir la réponse la veille. C'est oui pour Bayrou, Buffet, Royal, Sarkozy (aucun problème pour eux), Schivardi (que personne ne connaît et qui ne fera pas 1%), Le Pen (et pourtant, on a eu des jérémiades), de Villiers (donc, ailleurs qu'en Vendée aussi), Voynet (qui ne dira pas merci au PS), Besancenot (qui pourra dire merci à Sarkozy), Laguiller (comme d'habitude) et Nihous (solide à l'affût, les appâts étaient bons). Pour Dupont-Aignan, c'est raté, il s'est fâché tout rouge et a dit "crotte de bique". Quant à Bové, il ne le sait pas lui-même, entre les parrainages arrivés directement au Conseil Constitutionnel et ceux qui sont envoyés chez lui, dur de faire un compte exact. Tout ça l'a aussi empêché de participer à En aparté, il avait franchement mieux à foutre que le gugusse dans une émission à l'audience faiblarde, mais Pascale Clark ne s'est privée de dire qu'un type qui se décommande comme ça, ça ne peut pas faire un bon président.

Sinon, le tour des patrimoines par le Canard enchaîné se poursuit, il y a deux semaines, on a vu une page sur Sarkozy, la semaine dernière, une page sur Royal et une page de réponse à la réponse de Sarkozy et là, une demi-page sur Bayrou et une page encore sur Sarkozy, en réponse de la réponse à la réponse de la réponse à l'article. Moralité, si tu ne veux pas d'acharnement, fais toi discret au lieu de fanfaronner. Rien à voir, mais alors rien du tout, mais je suis tombé sur une rediffusion de Confessions intimes, il y avait une femme complexée par la taille de sa poitrine, qui rêvait de se faire grossir les seins, au point d'en parler sans cesse à la maison. Le plus incroyable, c'est qu'elle ne parle que de ça, comme problème, alors qu'elle a un pif à offrir une aire de repos aux alouettes dans leur route vers l'Afrique. C'est-à-dire qu'elle, quand elle va au jardin d'acclimatation, elle en ressort avec un aï cramponné au tarin, mais bon, le problème, c'est qu'elle n'a pas assez de seins, bien sûr. On peut prendre les paris sur le fait qu'elle va faire de nouvelles complaintes sur ses besoins de chirurgie esthétique une fois le gonflage de la poitrine effectué.

Publié dans telepoubelle

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