Nos ennemis intimes

Publié le par Schweinnie

et bon appétit, bien sûr !

Documentaire très intéressant de France 2, donc fort logiquement diffusé en pleine nuit et en semaine, afin que le vulgum pecus puisse avoir accès au savoir. Le sujet est ces petits êtres hideux, qui nous tourmentent, nous pourrissent la vie, vivent à nos crochets et dont on ne parvient désespérément pas à se débarrasser. Non, je ne parle pas de Gérard Holtz, il est fini, le Tour ! Enfin, non, il n'est pas fini puisque Landis s'est fait attraper au contrôle antidopage à la testostérone. Il n'a vraiment rien compris, d'abord, il gagne AVANT l'opération et en plus, il se fait gauler alors qu'il est encore en activité. C'est confirmé (mais on s'en doutait en le voyant attaquer dès le premier col), c'est définitivement un cyclix.

Les parasites, ce sont les espèces les plus répandues sur la planète mais bizarrement, la SPA ne gueule pas trop quand on les savate méchamment, contrairement aux gentils petits dauphins. On commence avec un témoignage d'un anglais au Népal, qui sent quelque chose dans son nez en faisant du vélo, puis qui s'arrête dans un bar. A ce moment, le serveur regarde son visage puis s'enfuit apeuré. Surpris, notre mangeur de desserts immangeables rentre à l'hôtel et voit dans la glace un ver sortir de son nez (sur plusieurs centimètres) regarder s'il faisait beau et rentrer. Pour être précis, c'était une sangsue qu'il avait dans le pif et en plus, elle résistait quand le docteur (qui l'a chopée lors d'une reconnaissance) tirait de toutes ses forces. Finalement, c'est le docteur qui a gagné et dégagé une sangsue de plus de vingt centimètres de long, imaginez voir tout ça tirer du pif et vous aurez une idée des sentiments bizarres de cette personne.

Ensuite, une petite expérience scientifique, digne de Fred et Jamy, avec Mike qui accepte, pour le bien de la science et de l'étude de ces bébêtes, d'avaler une larve de ténia. Pour faire passer le goût, elle est dans un gros morceau de boeuf mais ce que Mike s'apprête à vivre a tout d'une grossesse. Alors, un ténia, on a voit un, ça ressemble à une nouille pettucini qui est posée à côté pour illustrer (ce type, c'est sûr, je n'irais pas manger chez lui), mais de plusieurs mètres. Mike demande à Phil, notre spécialiste, que dis-je, notre maître-ténia, quand les effets seront visibles. Il faut attendre quelques semaines, on verra alors des morceaux blancs gigoter dans les selles (dans le caca, pour ceux qui ne connaissent pas ce sens du mot selle) et surtout, il ne faut pas se retenir quand on a envie, car ça sort quand même. C'est comme un numéro de Jour après jour, on voit les confessions (intimes ?) de Mike au fur et à mesure que son ténia grandit et encore, c'est un ténia du boeuf, il est gentil. Au bout de dix semaines, ça devient visible : "j'ai expulsé six anneaux de trois à quatre centimètres, aujourd'hui, ça fait bizarre de les sentir gigoter au fond du slip".

Et les cas involontaires de cette compagnie se multiplient depuis que l'on va voyager dans des coins plus exotiques. Par exemple, Tania (pas Ténia, hein !) est revenue du Costa Rica avec une boule sur la tête, elle pensait à un oedème, mais ça remuait. C'était un ver macaque (dans le crâne, donc), il y a un trou dans la peau, c'est l'appareil respiratoire de l'asticot. En fait, il a été posé par un moustique, l'asticot s'est introduit dans la tête et ça se transforme en foire aux vers. Pour l'enlever, le plus simple est d'inciser la bosse mais dans ce cas, on préfère obstruer le trou avec de la vaseline, comme ça il est étouffé mais Tania sent son asticot se débattre. Reste le moment le plus appétissant, le lendemain (donc, elle a dormi avec l'autre qui remuait avec l'énergie du désespoir), l'extraction du ver qui est restitué dans un bocal, à poser sur la cheminée, ça fait joli.

On voit pire dans l'Amazone chez les messieurs qui pissent directement dans le fleuve. En effet, un poisson, la candirou, est attiré par l'urine et se précipite donc vers la source et peut ainsi se retrouver dans l'urètre du pignouf qui n'a pas tenu compte des mises en garde. Normalement, ils mangent du sang d'autres poissons, ils les repèrent par l'urée qu’ils émettent, puis, la proie localisée, il se précipite sur les branchies et à table ! Mais ils ne discernent pas l'urine du poisson de celle de l'homme, comme Silvio peut en témoigner, il en a eu un et attention, quand ils sont là, ils mangent et puis c'est tout. En plus, on ne peut pas les enlever de force car ils s'agrippent avec leurs barbillons, il faut d'abord les couper un à un avant de les sortir. L'urètre de Silvio fut finalement délivré d'un joli candirou de 13 centimètres.

Et vous vous croyez tranquilles, devant votre ordi, à lire ce texte en rigolant sadiquement du malheur des autres ? Mais vous aussi, vous êtes pourri de l'intérieur, malheureux ! Les foules grouillantes des villes de grande solitude (qui donnent envie de violer des femmes) sont un paradis pour diverses bestioles, comme les poux. Voilà un chercheur qui va nous montrer une petite expérience, grâce à un assistant en slip. Sur l'assistant, vous placez des poux du corps, des poux de tête et des poux du pubis (des morbacs, quoi), on les place au même endroit et on donne le top départ. Les poux sont enduits de lumières phosphorescentes pour qu'on ne rate rien du spectacle et on admire. En une demi-heure, tous les poux sont arrivés au bon endroit.

Et sachez que plus de la moitié des enfants ont été parasités par des ascaris. Ils vivent dans le rectum (pour les non-latinistes, c'est le trou de balle) et sortent pour pondre. Chez les enfants, ça reste gentil mais il y a des tailles XXL qui permettent aux adultes aussi d'en profiter. On voit un américain tenant fièrement dans un bocal un ver d'un fort beau gabarit (minimum trois circonférences d'un bocal taille standard) dans du formol et ce genre d'infection touche les trois quarts de la population mondiale ! Ali, enfant africain, a avalé un oeuf (mais pas un boeuf) sans s'en rendre compte en jouant dans la poussière, l'oeuf éclot et les vers vont dans les intestins (ils se déplacent quand Ali tousse), puis, pour finir glorieusement leur vie, vont dans les selles le bel âge arrivé. On donne donc un médoc à Ali qui se trimbale avec un seau pour récupérer les vers mais ça prend une journée pour faire effet. Ces vers peuvent mesurer jusqu'à 30 centimètres de long et Ali en avait une dizaine dans le bide. Même après leur départ, le risque subsiste vu que les oeufs sont toujours sur le sol. La menace rôde.

Un parasite, c'est gentil, au fond, car ça ne veut pas notre mal mais il arrive qu'il cause des dégâts sans le vouloir. Lors d'une tournée en Grèce, le musicien Mick Curry sent un problème à l'oeil et commence à ne plus rien voir, il avait récupéré plein de vers (des amibes) sur les lentilles de contact (ils étaient dans l'eau du robinet et Nick avait lavé son étui à lentilles dans cet eau) et sont entrés par une microlésion dans l'oeil. L'oeil étant humide et chaud, les vers se sont éclatés, la vue de Nick se détériore et va très probablement perdre son oeil droit. Ceux qui portent des lentilles, c'était une spéciale dédicace pour vous. Gnark, gnark, gnark (rire sardonique). Marianne, médecin britannique, a ressenti une drôle de chose de retour du Kenya, son pied droit avait enflé à la suite d'un dysfonctionnement lymphatique. Les médecins ont mis six mois à trouver le coupable : un parasite présent dans son sang. Ce sont ces vers qui causent l'éléphantiasis, maladie qui voit un membre gonfler énormément (le pied a la taille de Laurent Paganelli) et ses victimes, en plus de souffrances physiques, subissent le rejet des autres. Ils sont donc mis dans le sang par un moustique, ils se baladent dans le corps, ils vont dans un tuyau lymphatique et le bouchent en grandissant. Le pire, c'est qu'il n'existe aucun traitement contre ça.

Déjà, les parasites humains, ça n'est pas la joie, mais ceux qui se plantent d'espèce, c'est vraiment la plaie. Thomas, banquier, avait une coupure à la lèvre, il ne savait pas d'où elle venait mais ne s'en est pas formalisé. Puis, il a eu un oeil au beurre noir, puis une coupure à la joue le lendemain, sans parler de crises d'épilepsie et de pertes de mémoire. Les docteurs ne comprennent pas le mal et ça se complique lorsque, après avoir fini ses courses, Thomas ne se rappelait plus s'il était venu à pied ou en voiture. Il décide d'appeler ses parents mais a oublié leur numéro, il a fait le 118 712 (et certainement pas le 118 218, une telle torture morale ne s'oublie jamais) pour avoir le numéro. On découvre alors une anomalie au cerveau, un docteur se rappelle avoir connu un cas semblable dans l'armée et lui demande s'il a passé des vacances dans un pays lointain et là, on a compris. Il était allé il y a trois ans au Népal où il avait bouffé un oeuf du ténia du porc, ce qui peut se traiter avec de simples anti-parasites mais, si l'opération prévue au cerveau est annulée à juste titre, on ne peut pas l'enlever. Thomas vit donc jusqu'à sa mort avec un ver à l'état latent dans le cerveau. On connaît aussi un cas à Brooklyn où de nombreuses personnes ont été contaminées par le ténia du porc avec un point commun, ils sont tous de la communauté juive. Mais alors, comment des juifs peuvent attraper le ténia du porc ? Et bien, ils sont allés dans les même toilettes que leurs domestiques (ben oui, ce sont des juifs, ils ont des domestiques, c'est bien connu), tous issus de pays touchés par le ténia du porc, et ne se sont pas lavés les mains.

Retrouvons notre ami Mike et son ténia, qui grandit, qui grandit. Le ténia peut se développer grâce à l'agriculture moderne. Des larves sont dans les excréments humains, on les met pour fertiliser les terres et les vaches mangent ensuite l'herbe. Quand on cuit la viande, pas de problème, mais crue ... Quelqu'un est partant pour un bon tartare ? Mike doit se marier dans trois jours, alors il se dit qu'il serait bien que ce ténia s'en aille, il suffit d'avaler un vermifuge et d'attendre. On voit donc Mike sur son pot, une bière à la main, en train d'attendre, d'expulser et de tout commenter en direct. Il espère que ce vers sortira en boule, que le supplice ne soit pas trop long, il se plaint d'une "tempête tropicale dans [ses] intestins" avant de s'interrompre pour crier "oh mon dieu, il y avait un gros morceau de quelque chose, là !" Il se rend ensuite avec son ténia (qu'il tient avec des gants, un peu d'hygiène, quand même) pour l'étaler dans son jardin, il s'allonge à côté pour comparer et se rend compte que le ténia fait 2m30, soit la hauteur grosso modo du record de France de saut en hauteur. Pour fêter sa libération et, tel le cow-boy fumant une cigarette sur le cadavre encore chaud de son pire ennemi, Mike sirote une bonne bière assis devant son ténia.

Publié dans telepoubelle

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Y
Mais où donc trouver des larves de ténia, comme Mike ?
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X
mort de rire!!!!! excellent!!!! .... mais quelle horreur........!!!!!!!
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